L’entreprise Politique Terroriste (尚未取得授權)
作者:Jean-Luc Marret
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Les organisations utilisant les moyens terroristes ont souvent été analysées et/ou jugées par l’illusion d’un savoir imméd1iat comme de simples groupes d’idéologues ou de psychopathes, d’ennemis de la société et parfoise comme tout cela en mêne temps. Nous voudrions montrer ici que les membres des groupes terroristes obéissent á des motivations assez semblables à celles des membres d’autres organisations politiques, comme les partis politiques ou les groupes d’intérêt. C’est plutôt le moyen de la violence terroriste qui les distingue, non pas les motifs de leur adhésion à une organisation. Tout intérêt peut être représenté, mis en forme et à l’origine d’une mobilisation sociale. La promotion des intérêts peut prendre les formes infinies de l’action collective (la manifestation, le sit in, les tracts, la gréve de la faim. etc.) les techniques terroristes étant la plus violente, la plus ultime et la plus protestataire, dans un mode d’intérêts hétérogènes. Le terrorisme, par les faibles effectifs qu’il exige est certes plutôt une forme de micromobilisation contestataire. 1 Mais à la différence de certaines formes d’action collective, comme l’entraide, qui peuvent induire le repli du groupe social et freiner la mobilisation, il est par essence le degré extrême de la mobilisation, un mode de protestation. L’ambiguïté des groupes terroristes procède pour bonne part de la fluidité du concept de terrorisme. Moyen ultime? Ou bien le terrorisme est-il cet art dramatique, un des beaux arts, comme pourrait le dire Thomas de Quincey? Il est tout cela parce que les organisations qui y recouent ont des prétentions, des préoccupations et des buts infinis. Il est un terme générique dont le minimum minimorum paraît être quelques techniques spécifiques (détournements d’avions, prises d’otages, attentats à la bombe, homicides politiques, etc.). Certains de leurs aspects rendent les organisations terroristes proches des partis politiques tels qu’ils sont observés en général, quand leurs modes d’action, fondés principalement sur la scandalisation et la violence comme movens de pressions, les rapprochent plutôt des groupes d’intérêt. Objets hybrides, les groupes terroristes comme les Partis politiques sont formés d’un tissu de relations sociales (entre ce que la classification habituelle appelle des militants, des sympathisants, des dirigeants, etc.). Comme les partis, ils impliquent en leur sein une compétition pour les postes de décision et de direction. Ils impliquent encore une division du travail (la question ici n’est pas comme dans un parti de savoir collera les affiches, mais qui cachera les armes…) et même une compétition avec d’autres groupes dans la lutte politique, 2 lorsque les groupes, tels les mouvements de libération nationale, prétendent au pouvoir. Le concept de groupe d’intérêt paraît lui aussi pertinent pour expliquer le comportement des groupes terroristes. Qu’ils soient plutôt autonomes ou au contraire assistés or aux ordres d’Etats utilisant le terrorisme comme le bras armé et secret d’une politique étrangère, ces groupes ressemblent par beaucoup d’aspects aux groupes politiques les plus classiques.